La Argentina et Hippolyte Bouchard

1. Son histoire, extraite du livre  "Los viajes de la Fragata Sarmiento"

2. Bouchard et une escale particulière de la Fragata Sarmiento à Villefranche sur Mer

3. Un résumé de la vie et de la carrière d'Hippolyte Bouchard

4. Les fêtes du bi-centenaire de l'indépendance de l'Argentine, Bormes les Mimosas

1. Traduction du livre  "Los viajes de la Fragata Sarmiento"

(traduction Patricia Bessac)

Le drapeau argentin, arboré par des corsaires,

flotta triomphalement sur toutes les mers du monde

Avant de commencer la chronique des voyages effectués par la Sarmiento, il y a lieu de rappeler, même sommairement, les prouesses réalisaient par le capitaine Hyppolite Bouchard à bord de la frégate « La Argentina » de 1817 à 1819.

Le vaillant bateau-école, qui a parcouru toutes les mers, effectuant en même temps que l’instruction de nos valeureux marins, une mission diplomatique de rapprochement et d’étude du pays chez divers peuples lointains, a eu un précurseur en la matière « la Argentina » dont la mission s’écarta complètement du projet initial, réalisant au final, par la diversité de ses voyages, un parcours similaire au bateau corsaire.

L’activité de corsaire en argentine fut autorisée par décret le 18 novembre 1816 et abolie le 15 mai 1821, mais dès 1815 ce genre de pratiques guerrières existait déjà. Le bateau « La Argentina » dont le pont étroit fut le théâtre d’extraordinaires succès, avait appartenu à la marine espagnole dans le domaine du transport sous le nom de « Consecuencia ». En 1815 le capitaine Bouchard, arraisonna ce bateau dans l’océan pacifique et l’incorpora à la flottille de Brown. Très différent de Brown, Bouchard, partit avec ce bateau pour Buenos Aires, où le docteur Vicente Anastasio Echevarria se convertit en armateur, désireux de courir les périlleuses aventures de la mer embarquant courageusement sur la frégate avec les drapeaux et les canons de la patrie, une grande partie de sa fortune et confiant son honneur et sa sauvegarde au capitaine Bouchard..

A la fin du mois de juin 1817, d’après le général D. Bartolomé Mitre « La Argentina » était sur le point de partir parcourir les mers d’Asie, là où le drapeau argentin n’avait jamais flotté. La frégate avait une portance de 677 tonnes, équipée de ses deux batteries, de navigation aisée et de construction solide, elle était parfaite pour une navigation au long cours. Son armement consistait en 42 canons de 8 et de 12, répartis en une batterie haute et basse, parmi ceux-ci quatre placés dans la cale dont deux mobiles pouvant être débarqués.

L’infanterie de 125 hommes, totalement recrutée à Buenos Aires, était commandée par le capitaine D. José Maria Piris, natif de de Montevideo. D. Tomas Espora qui a ensuite immortalisé son nom durant les guerres maritimes de la République Argentine, dont il fut le digne fils, faisait partie de l’expédition en qualité d’aspirant, il avait à peine 19 ans.

Le lieutenant Nathan Somers, un courageux marin anglais ayant recruté une partie de l’équipage anglais, était le capitaine de drapeau. Le premier lieutenant, William Shipsi, était un officier brave et expérimenté qui avait servi dans la marine anglaise. Les officiers Daniel Oliver, Pedro Cornet, John van Burgen, Luis Greyssac, Juan Harris, Miguel Borges, Carlos Douglas et Jorge Miller, complétaient l’état-major; accompagnaient également Bouchard, en qualité de pilotins les deux frères de son épouse, Agustin et Cayetano Merlo, dont le nom de famille fut donné à l’une de nos villes naissantes.

« A la veille du départ, rompant le silence, éclata à bord de la frégate un soulèvement mené par des marins de diverses nationalités. Il fut étouffé par l’infanterie argentine, dirigée par le lieutenant Somers, livrant dans l’entre deux pont un sanglant combat, qui se solda par deux morts et quatre blessés ».

Le 27 juin 1817, « La Argentina » quitta le port de Buenos Aires. Après s’être maintenu quelques jours dans l’anse de Barragan, elle poursuivit le voyage vers les îles de Madagascar, à la recherche des navires de la compagnie des philippines. Le 4 septembre elle jeta l’ancre dans le port de Tamatava, ile de Madagascar.

« Se trouvaient à ce moment-là dans ce port, raconte Mitre, quatre bateaux anglais et français occupés à charger des esclaves achetés dans l’île, et , requis par un commissaire anglais pour qu’il empêcha ce trafic inhumain, le capitaine Bouchard, mettant ses canons au service de l’humanité rendu en esclavage, et suivant la déclaration immortelle de l’assemblée argentine de l'année 1813, évita que se réalise cette iniquité. Pendant dix jours il se maintint dans le port, surveillant les trafiquants de chaire humaine, jusqu’à ce qu’il soit relevé dans cette noble cause par la corvette Combay, de S. M.B., et soit félicité par son chef au nom de la civilisation.»

En se dirigeant vers l’île de Java l’équipage fut touché par une terrible épidémie qui le décima considérablement.

« Le 18 novembre « La Argentina » quitta l’île de Java et le 7 décembre on la retrouva au milieu du détroit de Madagascar, retenue par le désespérant calme des tropiques. A midi ce jour-là, le vigile signala cinq embarcations basses qui pointaient à l’horizon. Peu de temps après on vit que c’était cinq Proas, bateaux pirates à voiles et à rames, les deux proues armées de canon, d’où l’origine de leur nom. Dans ce calme plat, elles avançaient à la force des rames, spécialement la plus grande d’entre elles qui avaient 10 rameurs par ligne. Prenant sans doute la frégate pour un bateau de commerce, elle ne tarda pas à laisser très en arrière la flottille pirate, l’accosta par bâbord, plantant un drapeau noir signal de combat mortel. L’équipage de « La Argentina » alors dans l’impossibilité d’utiliser son artillerie, s’était préparé au combat à l’approche du danger, et armé de fusils, sabres, pistolets et piques d’abordage, repoussa avec vigueur l’attaque surprise des pirates, qui jusqu’à cet instant précis étaient restés embusqués sous un une couche de paille qui recouvrait l’embarcation. Le lieutenant Somers homme courageux au sang bouillonnant, se lança épée à la main sur la Proa, suivi par un détachement de marins armés de pistolets et de machettes d’abordage, pendant que l’infanterie faisait feu depuis la batterie haute. Dans le corps à corps qui suivit, sept hommes de « La Argentina » furent gravement blessés, parmi eux le contremaître et les lieutenants Somers et Greyssac, qui continuèrent malgré tout le combat à sa tête. Bouchard lui-même décrit le combat en ces termes : au bout d’une heure et demie de tirs et de frappes d’armes, le capitaine de la Proa, voyant ses plans échoués se donna deux coups de poignards et se jeta à l’eau. Cinq autres firent de même, et le reste de l’équipage par la suite se défendit très peu, sûrement autant découragés par le désespoir de leur chef et de ceux qui le suivirent, que par la multitude de morts et de blessés qui longeaient le sol, et dont les cris devaient les déstabiliser.

Prenant possession de la Proa les vainqueurs y trouvèrent quarante-deux hommes vivants et presque autant de morts et de blessés. Bouchard ayant réuni les officiers, on constitua un conseil de guerre qui condamna les pirates et leur embarcation à être coulée. Les quatre autres proas, se tenant hors de portée des canons, fuirent à toute vitesse disparaissant à l’horizon.»

Au début de l’année 1818 « La Argentina » naviguait dans la Mer des Célèbes. Le 31 janvier elle se fixa sur l’île de Luzon, en position dominante sur le port et le détroit de Manille, en seigneur et maître de ces eaux, là où plusieurs années auparavant l’amiral Anson s’était couvert de gloire et d’or au commandement du Centurion. La situation de « La Argentina » n’en était pas moins périlleuse. Dans le port de Manille se trouvaient deux navires de la compagnie des philippines, et une corvette de guerre espagnole, plus une flottille de felouques armées de deux canons chacune qui faisaient office de garde-côtes. Les espagnols ne tentèrent, cependant, aucune action pour lever le blocus, ils se contentèrent de désarmer leurs navires, les mettant à l’abri à l’intérieur du port, protégés par leurs batteries, interdisant la sortie de tout navire marchand. Le blocus fut maintenu pendant deux mois consécutifs, jusqu’au 31 mars 1818, arraisonnant dans cet intervalle seize navires marchands sous drapeau espagnol, chargés de produits coloniaux, qui furent tous immédiatement envoyés par le fond près du port de Manille. Le détroit de Manille contrôlé et la garnison de Luzon réduite à vivre de riz et d’eau décidèrent Bouchard à se transférer au nord de l’île, dans le canal des Galions.

« Le 9 avril, la frégate naviguait dans ces eaux, lorsqu’un brigantin apparut avec le drapeau espagnol, provenant des îles Mariannes, et apparemment armé pour la guerre. C’était juste un bateau marchand avec deux canons et des gens armés à bord. Le brigantin, au moment où apparut la frégate, dont la réputation s’était répandue dans tout l’archipel, vira de bord, et, jetant ses prames à l’eau, se fit remorquer par elles, lui permettant de gagner les eaux peu profondes de la côte, où il ne pouvait être poursuivi par le corsaire. Grace à cette manœuvre il put se sauver vers le port de Santa Cruz, où la population prit les armes. Bouchard ne renonça pas pour autant au projet de s’en emparer.»

Il arma trois canots, l’un d’eux aux ordres du lieutenant Somers, se hasarda à approcher le brigantin, qui pourvu de meilleurs canons, repoussa l’attaque. Pendant le combat mourut le lieutenant Somers et quatorze marins argentins. Prenant connaissance du désastre, Bouchard s’empara dans un port distant de six lieues d’une goélette de faible tirant d’eau, et mit à son bord trente-cinq hommes d’équipage sous le commandement du lieutenant Greyssac. « A l’aube du 10 avril, d’après le récit de Mitre, la goélette s’écarta de la frégate, et dans l’après-midi pénétra résolument dans le port de Santa Cruz, sur le quai on vit quelques 200 hommes armés, mi soldats mi paysans, qui avec un canon de calibre 4 en batterie, appuyait le brigantin. Nonobstant ces préparatifs qui laissaient pressentir une vive résistance, le brigantin fut abandonné dès la menace de l’attaque, échangeant dans l’action une canonnade avec ceux de la terre, il en résulta la déroute complète de ceux du port qui fuirent laissant dans les champs leur artillerie et quelques morts et blessés. Après cette petite victoire le brigantin fut sorti sans difficulté du port.

Le brigantin et une goélette, qui avaient été arraisonnés par Bouchard au nord de Luzon, richement affrétés pour le compte du Roi d’Espagne, furent perdus à cause d’une forte tempête. Après cette contrariété et n’ayant pas grand-chose à faire dans les parages, Bouchard se dirigea vers Canton, ou devaient se trouver quelques bateaux envoyés par la compagnie des philippines.

« Le 21 mai il dirigea sa proue vers cette direction et luttant contre de rudes tempêtes, continua jusqu’à la latitude 40° et 41° nord. A cet endroit les vivres commencèrent à manquer et les malades convalescents rechutèrent, accroissant la mortalité au point de jeter en un jour jusqu’à trois cadavres à l’eau. »

En conséquence, renonçant au voyage vers les côtes de Chine, il se résolut à se diriger vers les îles Sandwich. Là-bas devaient avoir lieu les aventures les plus singulières de l’odyssée de « La Argentina » précurseur d’autres exploits extraordinaires couronnés de succès après de nobles et grands périls ».

 Le 17 août de 1818 « La Argentina » arriva dans l’archipel des îles Sandwich. Cela faisait trente ans que régnait dans ces îles le célèbre Kameha-Meha appelé Pierre le Grand de la mer du Sud. Se trouvait dans ce port un bateau de guerre démantelé. C’était la corvette Santa Rosa, plus connue sous le nom de Chacabuco, devenue corsaire sous le drapeau argentin, et dont l’équipage s’était révolté il y a peu de temps, commettant des actes de piraterie sur les côtes du Chili et du Pérou. Elle avait été vendue au Roi de l’archipel pour deux tonneaux de rhum et soixante quintaux de bois de santal. Quand Bouchard en prit connaissance, il se proposa de laver cette tache sur le drapeau argentin, en sauvant le bateau et en punissant les criminels.

Sans perdre de temps Bouchard se dirigea vers la résidence du roi et réclama la Chacabuco comme appartenant aux provinces unies, ainsi que les marins qui se trouvaient sur l’île tels des exilés criminels de la Nation. Après une longue discussion le roi accepta de remettre la corvette si on lui remboursait les frais occasionnés. Sur cette base fut signé le 20 août 1818 entre Kemeha-Meha pour le royaume de Sandwich et Bouchard pour les Provinces unies du Rio de la Plata un traité d’union « pour la paix, la guerre et le commerce, le roi reconnaissant l’indépendance argentine, s’obligeait à mettre à disposition de son gouvernement tout bateau qui arriverait dans ces îles, comme la Chacabuco, à gérer les annexes nécessaires à la frégate » incluant quelques indigènes pour augmenter l’équipage, en plus des marins réfugiés, qui suivant les sources dépassaient les soixante-dix.

En huit jours la corvette fut prête, arborant de nouveau le drapeau argentin. L’expédition composée de deux bateaux, alla longer les côtes du Mexique du côté Pacifique.

Le gouverneur de Monterrey, averti des plans de Bouchard par les marins du bateau nord-américain qui avait servi à transférer le capitaine Piris vers l’île d’Artoy où fut réclamé un des révoltés de la Chacabuco, invita la population à prendre les armes. La Chacabuco qui s’était approchée d’une des batteries des forts de défense, engagea le combat stratégiquement à l’aube. Au bout de quinze minutes de combat la position de la Chacabuco fut intenable ; assaillie de toute part, elle dut se rendre sous le feu incessant de l’ennemi. A 9 heure du soir un canot de La Argentina s’approcha de la corvette, et successivement toutes les embarcations mineures disponibles, et leur annexe transférèrent silencieusement à la frégate tous les gens qu’il y avait sur la Chacabuco, laissant seulement les blessés. A l’aube du 24 novembre 200 hommes étaient prêts à attaquer, 130 armés de fusil et le reste avec des piques d’abordage. A 8 heures du matin eut lieu le débarquement à une lieue de la forteresse, et en montant un étroit défilé, se présenta devant eux une division de 300 à 400 hommes de cavalerie, qui fut dispersée par les forces de l'infanterie argentine.

Rapidement la division assaillante arriva à hauteur des fortifications, qui sous la menace de l’assaut avaient été abandonnées par leurs défenseurs, à 10 heures du matin on hissa le drapeau argentin, salué depuis la baie par des cris de triomphe des bateaux engagés. Les troupes dispersées de l’ennemi s’étaient repliées avec la population, protégées de quelques pièces d’armes mais, à la reprise de l’attaque tout fut mis à feu et à sang, les obligeant à passer sous l’autorité du corsaire argentin. Durant les six jours que le drapeau argentin resta hissé sur les murs de Monterrey, Bouchard s’occupa à désarmer l’artillerie. Le 29 du même mois, la Chacabuco réparée, Bouchard abandonna Monterrey, avec l’objectif de répéter la même opération auprès de toutes les populations de la côte mexicaine. La mission de San Juan, de Santa Barbara et d’autres sites de moindre importance, furent successivement occupées par leurs forces en l’espace de vingt jours. Le 25 janvier de 1819 il établit le blocus du port de San Blas, et successivement celui d’Acapulco et Sonsonate. Sa proue dirigée vers le sud Bouchard s’attela à continuer les agressions sur les côtes du centre de l’Amérique, dominées alors par les armées espagnoles, anéantissant leur commerce et arraisonnant leurs bateaux, jusqu’à laisser leurs ports livrés à la solitude, comme il l’avait fait avec ceux du Mexique. Dans le port de Realejo, Bouchard arraisonna quatre bateaux espagnols, après un combat nocturne acharné. Le 9 juillet de 1819, juste deux ans après être sorti de l’anse de Barragan, il jeta l’ancre de La Argentina dans le port de Valparaiso, précédé de ses prises convoyées par la Chacabuco.

L’escadre chilienne mandatée par Cochrane arraisonna les navires de Bouchard ; et le fit prisonnier. Une réclamation fut déposée par l’intermédiaire du colonel d’alors, D.Tomas Guido, député des provinces unies auprès du gouvernement chilien. Au final Bouchard fut récompensé de sa peine, se retirant avec une belle fortune, fruit de son expédition. Comme il avait accompagné San Martin dans son premier combat sur les berges du Paraná en 1813, précédant sa campagne à travers le pacifique de 1815, il accompagna avec son bateau, la mémorable expédition de 1820 au Pérou, à la solde de l’escadre péruvienne, comme après lui son disciple Espora. Le Pérou fut dès lors sa patrie adoptive, et il mourut à Lima en 1843.

En me remémorant ce passé me viennent sans le vouloir à la mémoire, les vieux vers de la chanson du Pirate de Espronceda, qui paraissent avoir été écrits pour les intrépides corsaires de « La Argentina » : «Avec dix canons par ligne vent en poupe toute voile dehors un brigantin voilier bateau pirate qu’ils appellent par sa bravoure le Téméraire célèbre sur toutes les mers aux quatre coins du monde la lune dans la mer se réfléchit, le gréement gémit sous le vent, et se lèvent dans un doux mouvement des vagues d’argent et d’azur; vogue le capitaine pirate, chantant joyeusement sur sa proue l’Asie d’un côté, l’Europe de l’autre, et là-bas en face Istanbul »

Les voyages de Bouchard à travers le monde / cliquez pour agrandir

2. Bouchard et une escale de la Sarmiento à Villefranche sur Mer

Visite à St Tropez

Extrait du journal de bord du voyage 36 en 1937 / source Histarmar

" Le 28 juillet la frégate quitte Ponta Delgada (Portugal) à destination de Villefranche, après avoir chargé 270 tonnes de le charbon et 223 d'une douce eau, traçant en ligne droite vers Gibraltar, passant le détroit le 3 août dans la nuit; poursuivant la route choisie passa à l’Est des îles les Baléares, arrivant à destination le 8 de ce mois par l'après-midi, après une navigation de 1.805 milles. Les formalités accomplies, un officier du croiseur américain Raleigh est venu à saluer à bord le commandant, au nom du chef d'escadre, l'Amiral A. P. Fairfield. Le commandant, quelques employés et les cadets sont partis à Paris, où, en l’absence de l'ambassadeur, ils ont été reçus par le conseiller D. Roberto Gaché, et ont rendu visite au ministre de la Marine et au chef d’État-Major de l'Armée de mer. Ils ont visité le pavillon argentin de l'exposition internationale, à l’occasion de son inauguration. En remerciement des attentions reçues, un déjeuner a été offert au ministre français du Commerce et de l’Industrie, aux autorités françaises, au personnel de l'ambassade et au commissaire du pavillon argentin et à ses épouses, à l'Armenonville du Bois de Boulogne. Le 14 août ils sont repartis vers Villefranche, y arrivant le jour suivant, au matin. Des visites instructives ont été réalisées, l'une d'elles, au Musée l'Océanographique de Monaco. Le 19 août le commandant, trois officiers et les cadets se sont déplacés à Saint Tropez pour recevoir le tableau de Hipólito Bouchard, qu’offrait à la Municipalité de cette ville, pour être placé sur le dragueur de mines A.R.A. Bouchard, en souvenir du marin courageux de notre épopée navale, qui était natif de ce lieu.

Le dragueur de mines Hippolyte Bouchard

Le 20 de ce mois ces attentions ont été remerciées par un déjeuner sur la frégate et le lendemain avec un autre, offert aux commandants du croiseur Raleigh et du destroyer Hatfield, l'Amiral Fairfield. Dans l'après-midi de ce dernier jour nous avons levé l'ancre en direction de Naples …"

Note de l'auteur : c'est une erreur commune de situer la naissance d'Hippolyte Bouchard à Saint Tropez, lieu où il passa son adolescence. En fait, il est né le 15 Janvier 1780 à Bormes les Mimosas.

3. Un résumé de la vie et de la carrière d'Hippolyte Bouchard  

(Source Wikipedia)

Hippolyte de Bouchard, est né le 15 janvier 1780 à Bormes-les-Mimosas. Pendant sa jeunesse, il est pêcheur à Saint-Tropez où son père tient une auberge. Il apprend les métiers de la mer, faisant de la petite pêche côtière et la pêche aux thons, à la madrague de La Nartelle, dans le golfe de Grimaud.

D'après le matricule des marins de Saint-Tropez, André Paul Bouchard est inscrit le 5 fructidor an VII de la République (22 Aout 1799), 5e complémentaire, à l'école des apprentis canonniers. Il commence sa carrière de canonnier sur le vaisseau Généreux qui est capturé par les Anglais en tentant de forcer le blocus de Malte. Son nouveau bateau, la Badine, quitte Toulon le 19 nivôse an X (9 janvier 1802). Il est au Cap (Saint Domingue) du 28 pluviôse au 14 ventôse. Puis à Cherbourg, du 23 au 29 germinal ; ensuite à Brest, le 14 floréal 4 Mai 1802). Il n'existe pas de rôles postérieurs à celui de la Badine, cela semble marquer la fin de sa carrière dans la marine française. Son véritable prénom d'acte de baptême, André-Paul, a dû être changé à cette époque. Hippolyte-Vincent était le prénom de son jeune frère.

Déçu des tournures de la Révolution française, Bouchard bourlingue aux nouveaux États d'Amérique sur des navires marchands ; puis il arrive à Buenos Aires en 1809, quelques mois avant le début de la Révolution de Mai.

Fin 1815, l'amiral Guillermo Brown commande un expédition contre la forteresse de Callao (Pérou) et la ville de Guayaquil (Équateur). Bouchard qui a obtenu, le 12 septembre, une lettre de course commande l' Halcón, corvette française, achetée par l'État argentin. À l'exception de l'Anglais, Robert Jones, qui commande en second et du chilien Ramón Freire, (futur président du Chili), tous les officiers sont Français. Avant de lever l'ancre un conflit éclate entre Bouchard et ses supérieurs lorsque l'agent d'expédition, Severino Prudant, promeut plusieurs marins.

La flotte se compose de la frégate Hercules commandée par Guillermo Brown, la Santísima Trinidad commandé par le frère de l'antérieur, Miguel Brown, la goélette Constitution commandée par Oliverio Russell, et l' Halcón. L' Hercules et la Santísima Trinidad quittent Montevideo le 24 octobre, suivis des deux autres navires cinq jours plus tard. Les navires ont rendez-vous à l'île Mocha. Les frères Brown y parviennent le 28 décembre et sont rejoints le lendemain par l' Halcón. Le 31, la Constitution n'est toujours pas arrivée. Son propre navire ayant eu à subir quatorze jours de mauvais temps durant le passage du Cap Horn, Bouchard pense qu'elle a coulé. Les trois commandants se mettent d'accord sur le partage des prises. En tant que commandant en chef, Brown recevra deux parts, une part et demi reviendra à la Santísima Trinidad et à l' Halcón. Alors que ces deux navires mettent le cap sur la côte péruvienne, l' Hercules se dirige sur l'Archipel Juan Fernández où un certain nombre de patriotes sont détenus.

Le 9 juillet 1817, premier anniversaire de l'Indépendance d'Argentine. Bouchard quitte Buenos Aires comme Commandant de La Argentina, frégate sur laquelle il fera une campagne corsaire autour du monde. parmi ses nombreux projets, il avait eu celui de libérer Napoléon, enfermé à l'île de Sainte Hélène.

La suite de ses exploits est raconté en début de cette page, dans le texte de l'ouvrage " Los Viajes de la Fragata Sarmiento " : cliquez

4. Les fêtes du bicentenaire de l'indépendance de l'Argentine

Bormes les Mimosas

Tous les ans au mois de Juillet, à l'initiative de la Mairie et de Dhyāna Baldo, de l'association La Kāma Tanguera, un Festival de tango argentin est organisé à l'occasion des célébrations de l'anniversaire du départ d'Hippolyte Bouchard, sur la frégate La Argentina, pour sa campagne autour du monde.

  

Photos D. Lescarret

Image service communication Mairie de Bormes les mimosas, Morgane Auffret

Dernier hommage et non des moindres de la Nation Argentine, le premier OPV patrouilleur furtif acheté à la France par la Marine Argentine, a été baptisé du nom d'Hippolyte Bouchard.

 

à droite dans le port de Buenos Aires

5. Références et liens utiles

Le site de la ville de Bormes les Mimosas : http://www.bormeslesmimosas.com/

Le site de l'histoire de la Marine Argentine : http://www.histarmar.com.ar/

Los Viajes de la Sarmiento / Ediciones argentinas 1931

L'ouvrage de Georges Fleury : "El Capitán Bouchard" / ED. Glena 2011

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